À propos

Très longtemps, antonin artaud a surtout été connu comme homme de théâtre.
Pourtant, sa vie professionnelle est, dans les faits, des plus réduites et il a passé fort peu de temps sur les planches. court apprentissage chez dullin, dans l'enthousiasme. il participe alors, durant à peine plus d'une année, aux spectacles de l'atelier qu'il quitte, déçu, écoeuré, quelques jours après avoir créé le rôle de charlemagne dans huon de bordeaux, d'alexandre arnoux. puis une saison chez les pitoëff et, pendant cette période, deux petits rôles et une figuration sur les autres scènes des champs-elysées dont l'ensemble était dirigé par hébertot.
Ensuite, plus rien jusqu'aux représentations du théâtre alfred jarry: neuf en tout pour quatre spectacles différents donnés entre le ler juin 1927 et le 5 janvier 1929. les auteurs: vitrac, claudel, bien malgré lui, strindberg. c'est peu sans doute, mais il n'est aucune de ces manifestations qui n'ait été un événement, aucune qui n'ait marqué un jalon dans l'évolution de la réalisation scénique.
Heureusement pour nous, de ces spectacles fugaces, antonin artaud a laissé des traces écrites: manifestes ou textes de programme, regroupés au début de ce tome il.
On y trouvera aussi m. projets de mise en scène pour deux pièces qu'il avait espéré pouvoir monter. ecrits pour mettre en confiance les directeurs de théâtre et les convaincre de ses capacités de réalisateur, ils nous donnent des indications concrètes sur ses conceptions propres: comment il comptait faire jouer entre elles la voix des acteurs, moduler avec leurs divers registres, utiliser la surface du plateau, le rôle qu'il accordait à la lumière, l'atmosphère générale qu'il cherchait à créer.

Mais le jeune poète de vingt-trois ans qui avait quitté en 1920 sa provence natale pour venir à paris apprendre le métier de comédien s'intéressait à bien d'autres choses que le théâtre. il visite les salons et les galeries d'avant-garde, il est curieux de tout ce qui paraît et écrit un grand nombre de notes et de comptes rendus dont plusieurs étaient jusqu'à ce jour demeurés inédits. cette activité de critique, il l'exercera jusqu'à son départ pour le mexique.
Les textes qui en témoignent, et sans lesquels on ne saurait presque rien de ses goûts et de ses lectures, ont été rassemblés dans la dernière partie du volume.


Rayons : Littérature > Romans & Nouvelles


  • Auteur(s)

    Antonin Artaud

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    14/05/1980

  • Collection

    Blanche

  • EAN

    9782070216918

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    333 Pages

  • Longueur

    20.4 cm

  • Largeur

    13.9 cm

  • Épaisseur

    2.2 cm

  • Poids

    360 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Antonin Artaud

1896-1948
Antonin Artaud est né à Marseille dans le milieu aisé de la bourgeoisie. Son enfance est perturbée par des troubles nerveux que l'on attribue à une méningite. La douleur physique ne le quittera plus, malgré des séjours répétés en maison de santé.
En 1920, il arrive à Paris et se met à écrire. Son premier recueil est refusé par l'éditeur Jacques Rivière et une correspondance commence entre eux: Artaud lui explique que son écriture est une lutte contre la pensée qui l'abandonne, le néant qui l'envahit. Rivière publiera leurs lettres dans La Nouvelle Revue française.
Le poète devient un moment le directeur de la "Centrale du bureau des recherches surréalistes". Au cours de cette période, il écrira des scénarios de films et des poèmes en prose.
Il est aussi acteur chez Dullin où il dessine les costumes et les décors; puis, à la Comédie des Champs Elysées, chez J. Hébertot. Au cinéma, il est, entre autre, Marat dans le Napoléon d'Abel Gance.
Surtout, il fonde avec Roger Vitrac Le Théâtre A.Jarry et de 1927 à 1929, il y monte quatre spectacles, dont Victor ou les Enfants au pouvoir. Suivent les textes et manifestes réunis dans Le Théâtre et son double. L'action au théâtre "révélant à des collectivités leur puissance sombre, leur face cachée, les incite à prendre en face du destin une attitude héroïque et supérieure qu'elles n'auraient jamais eu sans cela". (Le Théâtre et la peste). Tel est le but du "Théâtre de la cruauté".
En 1936, Artaud part pour le Mexique et se rend à cheval chez les Tarahumaros pour y trouver "l'antique culture solaire"...et du peyotl. Cette quête, écrira Sollers, est "la phase capitale de sa lutte pour faire renaître un corps dans la pensée".
Un an plus tard, à son retour forcé d'Irlande, il sera interné pour avoir dépassé les limites établies de la marginalité. Cinquante-deux électrochocs vont achever de le briser physiquement. Au bout de dix ans, ses amis obtiennent qu'il sorte de l'asile de Rodez mais il est atteint d'un cancer diagnostiqué trop tard et meurt le 4 mars 1948.
Hypnotisé de sa propre misère, où il a vu celle de l'humanité entière, Artaud a rejeté avec violence les refuges de la foi et de l'art. Il a voulu incarner ce mal, en vivre la totale passion, pour trouver, au coeur du néant, l'extase. Cri de la chair souffrante et de l'esprit aliéné en un homme qui se veut tel, voilà le témoignage de ce génie.
"Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête. Et le théâtre est fait pour nous apprendre d'abord cela." (A. Artaud)


empty