Heliogabale ou l'anarchiste couronne

À propos

«Voici le livre le plus violent de la littérature contemporaine, je veux dire d'une violence belle et régénératrice.Héliogabale, né sur un berceau de sperme, mort sur un oreiller de sang, est un noir héros de notre monde. Sa légende est faite de perversité et d'exécration. El Gabal, Celui de la Montagne, est non seulement l'empereur dépravé de la Rome pourrissante du Troisième Siècle, livré aux vices et à la folie, mais aussi le premier héros infernal de cette rencontre avec l'Orient, dont Apollonius de Tyane fut l'Archange. Incarnation du mythe hermaphrodite, adorateur du Soleil et de la pierre noire Élagabale, il a vécu jusqu'à l'extrême le drame de l'affrontement entre le monde gréco-latin et la Barbarie. Il s'agit bien ici d'un texte initiatique : prêtre païen et empereur de Rome à l'âge de quatorze ans, Héliogabale annonce à la fois le rite solaire des Tarahumaras, et le sacrifice de Van Gogh le Suicidé de la société, puis la descente aux Enfers d'Artaud le Mômo. Héliogabale est l'Anarchiste, avant d'être l'Alchimiste couronné.Ce livre envoûtant, le plus construit et le plus documenté des écrits d'Antonin Artaud, est aussi le plus imaginaire.Qui n'a pas lu Héliogabale n'a pas touché le fond même de notre littérature sauvage.»J.M.G. Le Clézio.

Rayons : Littérature générale > Romans & Nouvelles

  • Auteur(s)

    Antonin Artaud

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    23/01/1979

  • EAN

    9782070284726

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    154 Pages

  • Longueur

    200 cm

  • Largeur

    130 cm

  • Épaisseur

    0.9 cm

  • Poids

    166 g

  • Support principal

    Poche

Antonin Artaud

1896-1948
Antonin Artaud est né à Marseille dans le milieu aisé de la bourgeoisie. Son enfance est perturbée par des troubles nerveux que l'on attribue à une méningite. La douleur physique ne le quittera plus, malgré des séjours répétés en maison de santé.
En 1920, il arrive à Paris et se met à écrire. Son premier recueil est refusé par l'éditeur Jacques Rivière et une correspondance commence entre eux: Artaud lui explique que son écriture est une lutte contre la pensée qui l'abandonne, le néant qui l'envahit. Rivière publiera leurs lettres dans La Nouvelle Revue française.
Le poète devient un moment le directeur de la "Centrale du bureau des recherches surréalistes". Au cours de cette période, il écrira des scénarios de films et des poèmes en prose.
Il est aussi acteur chez Dullin où il dessine les costumes et les décors; puis, à la Comédie des Champs Elysées, chez J. Hébertot. Au cinéma, il est, entre autre, Marat dans le Napoléon d'Abel Gance.
Surtout, il fonde avec Roger Vitrac Le Théâtre A.Jarry et de 1927 à 1929, il y monte quatre spectacles, dont Victor ou les Enfants au pouvoir. Suivent les textes et manifestes réunis dans Le Théâtre et son double. L'action au théâtre "révélant à des collectivités leur puissance sombre, leur face cachée, les incite à prendre en face du destin une attitude héroïque et supérieure qu'elles n'auraient jamais eu sans cela". (Le Théâtre et la peste). Tel est le but du "Théâtre de la cruauté".
En 1936, Artaud part pour le Mexique et se rend à cheval chez les Tarahumaros pour y trouver "l'antique culture solaire"...et du peyotl. Cette quête, écrira Sollers, est "la phase capitale de sa lutte pour faire renaître un corps dans la pensée".
Un an plus tard, à son retour forcé d'Irlande, il sera interné pour avoir dépassé les limites établies de la marginalité. Cinquante-deux électrochocs vont achever de le briser physiquement. Au bout de dix ans, ses amis obtiennent qu'il sorte de l'asile de Rodez mais il est atteint d'un cancer diagnostiqué trop tard et meurt le 4 mars 1948.
Hypnotisé de sa propre misère, où il a vu celle de l'humanité entière, Artaud a rejeté avec violence les refuges de la foi et de l'art. Il a voulu incarner ce mal, en vivre la totale passion, pour trouver, au coeur du néant, l'extase. Cri de la chair souffrante et de l'esprit aliéné en un homme qui se veut tel, voilà le témoignage de ce génie.
"Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête. Et le théâtre est fait pour nous apprendre d'abord cela." (A. Artaud)


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