« Le 30 septembre 1967, quand les Doors se produisent au Family Dog, à Denver, "Light My Fire" est déjà en tête des hit-parades partout dans le pays.
Ce soir-là il y avait fort à parier que tous les spectateurs présents dans la salle avaient déjà entendu la chose au moins quatre ou cinq cents fois. Cela faisait plus d'un an que les Doors la jouaient en public. Ils la jouaient alors qu'ils n'étaient encore que d'illustres inconnus ; ils la jouaient ignorant alors que la célébrité du groupe, plus de quarante ans après le décès du chanteur, ce dernier ayant été bien plus longtemps mort que vivant, serait telle que son nom ferait toujours vibrer une corde sensible. Ce ne serait pas la corde de la nostalgie.
Ce serait un vent de liberté, de promesses qu'il restait encore à tenir, de promesses qui dans la vie étaient fatalement déçues, et qui dans les chansons étaient immanquablement tenues. » - Greil Marcus Les Doors ? Juste un délire psychédélique ou une voix qui a marqué l'histoire du rock ? Pour Greil Marcus, le groupe de Jim Morrison est à la fois l'un et l'autre. Alors qu'on entend les chansons des Doors plus aujourd'hui qu'au moment de leurs sorties, Greil Marcus ressuscite une époque : celle de la fin des Sixties quand l'affaire Manson planait au-dessus des icônes de Hollywood, des musiciens de rock et de la faune de leurs courtisans, « comme un Vietnam survenu à Los Angeles ». Auteur de Dead Elvis ou Like a Rolling Stone, Greil Marcus nous fait cette fois redécouvrir les meilleurs morceaux des Doors, ceux que l'on pensait connaître et qui nous donnent le frisson tant ils sont « féroces, implacables, ravageurs, et par-dessus tout grandioses ».
Avec The Doors. Une vie à l'écoute de cinq années d'enfer, Greil Marcus signe un de ses meilleurs livres.