Comment sortir de la spirale des échecs dans la lutte contre le cancer dont on meurt encore massivement ? Certes, des progrès ont été réalisés, mais ils sont limités. Ils concernent principalement son dépistage, tandis que les traitements les plus utilisés reposent davantage sur l'amélioration de stratégies anciennes que sur une compréhension rationnelle de la maladie. Sur ce modèle, la chimiothérapie a permis de vraies avancées au bénéfice des patients, mais on connaît tous ses limites (nombreuses résistances, effets secondaires, etc.).
Pourquoi en est-on là après tant d'années de recherche ? Remettant en cause une vision purement génétique de l'origine du cancer en vigueur depuis des décennies, l'auteur souligne dans cet essai le rôle essentiel de l'environnement des cellules. L'action des mutations génétiques n'est pas niée, mais ce ne serait pas la cause première de la cancérogenèse. C'est le dérèglement des relations entre cellules qui agirait comme un facteur clé.
Cette théorie tient compte des avancées les plus récentes en biologie moléculaire. Elle débouche sur des propositions concrètes pour la recherche thérapeutique, ouvrant la voie à une révolution des traitements.
Il n'est pas question ici d'une énième découverte miracle assurant la guérison du cancer, comme il en fut annoncé de nombreuses par le passé, fortement médiatisées, mais d'une analyse rationnelle qui ouvre un champ de recherche nouveau et suppose un vrai changement de paradigme en cancérologie.