Héliogabale ou l'anarchiste couronné

À propos

Entre mythe, histoire et littérature, Artaud s'empare ici de la vie d'Héliogabale d'Émèse, grand prêtre païen adorateur du Soleil et empereur anarchiste en son empire, qui vécut au IIIe siècle d'une Rome intensément déliquescente et fit de son pouvoir "de la poésie réalisée".

Extrait : "S'il y a autour du cadavre d'Héliogabale, mort sans tombeau, et égorgé par sa police dans les latrines de son palais, une intense circulation de sang et d'excréments, il y a autour de son berceau une intense circulation de sperme. Héliogabale est né à une époque où tout le monde couchait avec tout le monde; et on ne saura jamais où ni par qui sa mère a été réellement fécondée. Pour un prince syrien comme lui, la filiation se fait par les mères ; - et, en fait de mères, il y a autour de ce fils de cocher, nouveau-né, une pléiade de Julies - et qu'elles exercent ou non sur le trône, toutes ces Julies sont de hautes grues." Pour J.M.G. Le Clézio, "Qui n'a pas lu 'Héliogabale' n'a pas touché le fond même de notre littérature sauvage."


Rayons : Littérature > Littérature argumentative > Essai littéraire


  • Auteur(s)

    Antonin Artaud

  • Éditeur

    La Republique Des Lettres

  • Distributeur

    Immateriel.Fr

  • Date de parution

    01/02/2023

  • EAN

    9782824914725

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    186 Pages

  • Longueur

    18.5 cm

  • Largeur

    13.5 cm

  • Épaisseur

    1.3 cm

  • Poids

    203 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Antonin Artaud

1896-1948
Antonin Artaud est né à Marseille dans le milieu aisé de la bourgeoisie. Son enfance est perturbée par des troubles nerveux que l'on attribue à une méningite. La douleur physique ne le quittera plus, malgré des séjours répétés en maison de santé.
En 1920, il arrive à Paris et se met à écrire. Son premier recueil est refusé par l'éditeur Jacques Rivière et une correspondance commence entre eux: Artaud lui explique que son écriture est une lutte contre la pensée qui l'abandonne, le néant qui l'envahit. Rivière publiera leurs lettres dans La Nouvelle Revue française.
Le poète devient un moment le directeur de la "Centrale du bureau des recherches surréalistes". Au cours de cette période, il écrira des scénarios de films et des poèmes en prose.
Il est aussi acteur chez Dullin où il dessine les costumes et les décors; puis, à la Comédie des Champs Elysées, chez J. Hébertot. Au cinéma, il est, entre autre, Marat dans le Napoléon d'Abel Gance.
Surtout, il fonde avec Roger Vitrac Le Théâtre A.Jarry et de 1927 à 1929, il y monte quatre spectacles, dont Victor ou les Enfants au pouvoir. Suivent les textes et manifestes réunis dans Le Théâtre et son double. L'action au théâtre "révélant à des collectivités leur puissance sombre, leur face cachée, les incite à prendre en face du destin une attitude héroïque et supérieure qu'elles n'auraient jamais eu sans cela". (Le Théâtre et la peste). Tel est le but du "Théâtre de la cruauté".
En 1936, Artaud part pour le Mexique et se rend à cheval chez les Tarahumaros pour y trouver "l'antique culture solaire"...et du peyotl. Cette quête, écrira Sollers, est "la phase capitale de sa lutte pour faire renaître un corps dans la pensée".
Un an plus tard, à son retour forcé d'Irlande, il sera interné pour avoir dépassé les limites établies de la marginalité. Cinquante-deux électrochocs vont achever de le briser physiquement. Au bout de dix ans, ses amis obtiennent qu'il sorte de l'asile de Rodez mais il est atteint d'un cancer diagnostiqué trop tard et meurt le 4 mars 1948.
Hypnotisé de sa propre misère, où il a vu celle de l'humanité entière, Artaud a rejeté avec violence les refuges de la foi et de l'art. Il a voulu incarner ce mal, en vivre la totale passion, pour trouver, au coeur du néant, l'extase. Cri de la chair souffrante et de l'esprit aliéné en un homme qui se veut tel, voilà le témoignage de ce génie.
"Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête. Et le théâtre est fait pour nous apprendre d'abord cela." (A. Artaud)


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